Le monde numérique, c’est quoi ?
Depuis que notre président de la République a annoncé un grand plan numérique pour l’école, (avec 1 milliard d’euros de budget tout de même !), tout est bon pour que ce soit numérique. Nous sommes submergés d’articles sur le numérique ou le digital. A noter que numérique ou digital, c’est quasiment pareil. Le digital étant plus lié à l’ergonomie.
N’ayez pas peur du monde numérique et des nuages qui vont avec. Au contraire. Il y a déjà bien longtemps, les grecs vénéraient ces nuages car les dieux habitaient au-dessus, dans un lieu enchanteur. Ils y habitent sûrement encore…
On y est déjà
En premier il faut admettre que le monde numérique est déjà là, et depuis des années. Depuis un bon moment, votre voix dans le téléphone est numérisée pour être mieux transportée, enregistrée et stockée. Sans le savoir donc, dès que vous téléphonez, vous utilisez le monde numérique. Il y a aussi votre carte de crédit. Fini le temps ou les ‘DAB’ (distributeur automatique bancaire) imprimaient un ticket qui était ressaisi à la main le lendemain matin par un employé de la banque. Avec le numérique, le ‘GAB’ (guichet automatique) est connecté et transmet tout, de suite.
Depuis que vous utilisez un ordinateur, vous participez aussi à ce monde numérique. Les informations sont stockées et exploitées dans un système informatisé et interconnecté. C’est vrai qu’il y a encore quelques années, l’interconnexion s’arrêtait aux portes du bâtiment. Mais depuis une vingtaine d’année maintenant, on utilise Internet.
Numérique, c’est communiquer
Et Internet a apporté la communication externe, externalisée même. Le format des données, des images, les protocoles de communication pour ne citer qu’eux sont aujourd’hui la base des échanges du numérique.
Que vous soyez particulier ou dans une entreprise, toutes les vidéos de Youtube®, tous les petits mots de Facebook® et tous vos courriels sont dans ces nuages. La photo de papy, de mamie, la facture d’électricité, la commande de votre meilleur client et le relevé de compte aussi.
Le monde numérique rassemble les outils et l’exploitation de ces données. Ce sont des millions de Teras octets (Exa octets donc) qui sont dans le ciel.
Et c’est aussi vaste que l’univers. Imaginez le monde qui se prépare avec l’impression 3D. Commandez, imprimez, c’est livré ! Aujourd’hui, on sait imprimer une oreille en tissus humains pour une greffe ! C’est (presque) aussi simple que de télécharger un Ebook (un livre électronique) depuis un site marchand ! Ce qui nous semble facile aujourd’hui nous semblait impossible il y a encore peu de temps.
Voir plus grand
Le monde numérique dont on nous parle aujourd’hui est plus grand : c’est tout ce qui s’informatise et qui communique.
En 2009, près de 2,5 milliards d’objets étaient connectés sur Internet ou simplement sur un réseau privé. Il s’agissait, pour une grande partie, de téléphones mobiles et d’ordinateurs. A l’horizon 2020, l’Internet devrait connecter près de 30 milliards d’objets. Le cabinet d’étude Gartner estime que le secteur de l’internet des objets devrait peser 1 900 milliards de dollars à l’horizon 2020. (Ah ben quand même !)
Pour le particulier, entre la maison et le bureau, le numérique est principalement lié avec le smartphone. Pour la musique, pour le GPS, pour les messages, le smartphone (ou la tablette) est devenu une extension des mains et du cerveau.
De plus en plus aussi, on utilise la domotique pour sécuriser son habitation, pour ouvrir et fermer le portail. Et c’est la nouveauté : Ces appareils communiquent également. Il est presque devenu normal (dans le sens classique) que l’on reçoive un SMS sans le demander.
Recevoir une alarme de sa maison ou un SMS comme quoi le petit dernier est rentré, est tout aussi devenu normal. Même votre plante va vous demander de l’arroser si le capteur détecte une terre trop sèche. Bientôt, cet appareil ouvrira l’eau tout seul pour arroser.
Votre voiture est aussi passée au monde numérique. Elle vous indique qu’elle doit passer au garage soit parce que le nombre de km est passé, soit parce que le nombre de jours est passé. Hop, détour au garage et on branche votre « titine » à une valise. La voici connectée au fabricant pour un diagnostic complet. Mais après tout, pourquoi brancher cette valise alors qu’il serait tellement plus simple que la voiture le fasse toute seule ? Comme vous allez bientôt utiliser votre smartphone dans la voiture, il n’est pas loin que votre voiture se connecte seule avec votre liaison…
D’après les prévisions de l’Idate, l’Internet des objets doit poursuivre sa croissance annuelle de 41%. Les terminaux communicants et le groupe des objets communicants entre eux (M2M) évolueront respectivement de 22 et 16%.
La Corée du Sud serait le pays le plus avancé au monde en matière de nouvelles technologies à l’heure actuelle. Le pays du matin calme remporte également la palme de la « population la plus connectée. » La Corée du Sud serait en effet sur le point de traverser la première saturation de portables de l’histoire, la quasi-totalité de la population coréenne possédant au moins un smartphone ou une tablette.
Ainsi, selon le magazine Les Échos, le nombre d’appareils électroniques connectés à Internet n’aurait augmenté que de 17% en Corée du Sud contre 81% à l’échelle mondiale, entre août 2012 et août 2013. (Extrait de l’article « La Corée du Sud, une nation techno-dépendante » de Paul Le Padellec)
Le monde numérique est alors lié à la capacité de communiquer. Et pour communiquer, il fallait des nuages…
Fût un temps, avoir la tête dans les nuages n’était pas bien vu. Au contraire de notre époque où il faut avoir la tête dans ces nuages. Vous avez bien compris que ces nuages sont cet environnement que l’on appelle aussi le cloud computing ; simplement « le cloud » pour les intimes.
Ce cloud permet d’externaliser les informations et les processus pour qu’ils soient disponibles de partout. Vous, particulier ou acteur de l’économie, vous voulez recevoir vos messages depuis tous les lieux. C’est normal.
Mais maintenant, vous voulez aussi accéder à vos photos, à vos documents et aux programmes. Le commercial veut (évidement) accéder aux dossiers de ses clients depuis sa voiture. Le monde s’offre à vous si les programmes et leurs données que vous gardiez chez vous, sont expatriés quelque part dans les nuages.
Et le monde numérique, pour les entreprises, c'est aussi être pro-réactif.
En utilisant les réseaux sociaux, l’entreprise scrute les marchés naissants et les réactions sur les produits. L’entreprise peut alors influencer sa gamme par rapport à ce qui se dit sur les réseaux… Avant même que de mauvaises critiques ne soient publiées. « En étant informé, je vais peut-être pouvoir agir avant les autres ». C’est un avantage concurrentiel énorme.
Et puis il faut aussi soigner sa clientèle. La mauvaise critique peut aller très vite sur les réseaux sociaux et l’ignorer est dangereux. Il n’est plus rare que des blogs trouvent des médiateurs de telles ou telles marques afin de régler des soucis de produits. Le monde d’internet est trop vif pour qu’une marque ou une enseigne ne s’en préoccupe pas.
Ce monde numérique est aussi un fabuleux levier pour la communication. L’entreprise peut connaître qui visite ses sites, peut alors organiser des campagnes numériques pour promouvoir ses articles.
Quelques chiffres des réseaux en 2014
La localisation et l'individu également au cœur du numérique
Si le monde sait où vous êtes à un instant donné, alors on peut vous guider, vous proposer des articles, une adresse ou encore une « bonne » affaire. Et aujourd’hui on sait même tracer le parcours à l’intérieur d’un magasin simplement avec le wifi de votre smartphone.
Pour que tout ce monde numérique tourne bien, il faut être connecté. Côté santé aussi. Avec votre bracelet, vous suivez votre activité sportive, vous suivez vos périodes de sommeil. Bientôt, on nous annonce des lentilles connectées (celles pour les yeux, pas celles que l’on mange) permettant de contrôler le diabète. C’est superbe non ?
D’un autre côté, il est aussi évident que le monde n’est pas que rose. Et si vous enregistrez vos données médicales, il n’en manque pas beaucoup pour que cela influence le prix de votre couverture maladie. Pas couru cette semaine ? Paf ! Plus 5% sur la cotisation de mutuelle. C’est déjà le cas avec les tarifs d’assurance qui s’adaptent aux informations émises par un GPS. On nous dit dans une publicité que si on conduit bien, alors on paiera moins cher (pourquoi, sinon c’est cher ?).
Le numérique pour financer
Le financement de votre entreprise, et encore mieux, d’un projet, passe aussi par le monde numérique. Une start-up peut très facilement avoir recours au financement participatif. Vous avez entendu parler de sites comme « Ulule » ou « Kickstarter » ? Vous décrivez un projet, vous l’évaluez, vous publiez vidéo et « plaquette » commerciale. Vous êtes prêt pour demander un financement.
Et là, c’est sans limite : Du projet de bande dessinées à la glacière électrique. Quelqu’un dans le monde qui croit à votre projet peut participer au financement à hauteur de ses moyens et de son engouement.
A titre d’exemple, la dessinatrice Laurel avait demandé à ses fans et aux personnes croyant en son projet s’ils pouvaient réunir, grâce à la plateforme Ulule, la somme de 9500 dollars qui payerait ainsi l’impression (française !) de cette bande dessinée. En à peine quelques heures, la dessinatrice a reçu toute la somme demandée. Aujourd’hui, la page affiche le meilleur résultat de Ulule avec +2450% ! (Vive le monde numérique.)
Et l'entreprise, elle entre comment dans le numérique ?
Les commerces doivent comprendre et intégrer le passage au numérique dans leur fonctionnement. De 2004 jusqu’à 2015 le marché aurait atteint 62,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec une progression de 10%. Qui présente une telle progression en commerce traditionnel ?
Pour commencer, passez à l’heure des réseaux sociaux et si jamais ce n’était pas encore le cas, occupez-vous de vos sites Web. Les deux vont de pair. Les entreprises qui possèdent déjà des magasins physiques ouvrent des magasins en ligne. Surtout « la capacité à faire des liens » est magique pour la compréhension des enjeux numériques. Cette notion est souvent insuffisamment prise en compte. Si vous vendez hors des grosses places de ventes, vous louperez un marché énorme. Il vous faut tisser des liens avec les majeurs du marché.
Le monde numérique est aussi un monde de groupes d’utilisateurs. L’homme se regroupe dans des clubs utilisateurs ou des réseaux. Il est évident que le marché d’Apple est lié à cette mouvance de reconnaissance. Mouvance de luxe, de filon, de bonnes affaires. Être membre d’un réseau qui permet de partir en vacances moins cher, c’est top. Avoir le dernier smartphone, c’est top. Recevoir ses nouilles toutes chaudes à la maison, c’est top. A vous d’inventer ce qui fera de votre produit, un groupe convoité.
Le monde numérique n’est pas que le commerce, c’est aussi le monde du travail et des métiers. D’après Jean-François PEPIN, « 42 % des métiers présenteraient une probabilité d’automatisation du fait de la numérisation de l’économie ». On peut s’interroger sur le monde du travail dans 15 ans. Mon métier existera-t-il encore ? Quel virage devrais-je prendre pour suivre sa mutation ?
Ajoutons à cela la notion d’employé connecté. Lui, il vient au travail avec ses outils. Employé fortement attaché à ses réseaux qui lui donnent souvent plus de performance que certains collègues. Mais gare aux fuites d’informations. Demander de l’aide sur des sites quand un employé rencontre des soucis, peut aussi laisser passer des informations qui ne devraient pas.
S'il fallait retenir ce qu'est le monde numérique
- Un monde connecté et interconnecté
- Un foisonnement de données
- Un monde de risque qui demande plus de sécurité
- Un monde où les appareils communiquent aussi bien entre eux que vers nous
« Toutes les directions d’entreprise doivent accepter que le passage au numérique est inéluctable. On est contraint de s’y adapter pour la survie de l’entreprise. ». C’est l’opinion de Jan Gulliksen, professeur en interaction homme–ordinateur à l’Institut royal suédois de technologie.
La France est depuis le XVIIème siècle un grand pays d’inventions. Que ce soit en médecine, dans les arts ou dans les hautes technologies, c’est le berceau des plus grandes avancées (cocorico). Aujourd’hui encore, la France fait partie des nations les plus dynamiques en termes de dépôts de brevets. (2nde place en Europe et 6e dans le monde). A l’heure de l’économie digitale (numérique plutôt), les conditions d’accès au marché n’ont jamais été autant facilitées et le développement des entreprises aussi rapide.
A partir d’une idée ingénieuse il suffit de s’appuyer sur les facilités d’accès qu’offre le numérique pour conquérir de nouveaux marchés et de nouveaux territoires. L’accès aux financements, aux infrastructures et ressources IT à la demande et même à des forces de travail externalisées est en quelque sorte à portée de clics ! (Extrait de « Nouvelle France Industrielle : pour réussir, osons la transformation digitale ! « de Céline Bonniot).
Alors à l’époque économique morose que l’on traverse depuis quelques…années, relevons la tête et regardons le ciel. C’est là que tout le monde va. Sautez dans ce monde numérique. Apportez à votre entreprise le plein pouvoir de participer à ce monde qui s’interconnecte.